La première édition des Journées internationales du médicament générique et du biosimilaire a démarré hier au Palais des congrès de Tunis, en présence du ministre de la Santé, Ali Mrabet. Organisé par l’Association tunisienne du médicament générique (Atmg) en partenariat avec le ministère de la Santé, cet événement d’envergure a permis de rassembler fabricants locaux de médicaments, pharmaciens, fournisseurs de matières premières, médecins et autorités officielles pour débattre des moyens de développer la production de génériques en Tunisie.
Le ministre de la Santé, Ali Mrabet, a indiqué, à cette occasion, que les médicaments génériques et biosimilaires constituent aujourd’hui un pilier incontournable dans l’arsenal thérapeutique et que le recours à ces catégories de médicaments doit être encouragé pour améliorer l’accès des malades aux thérapeutiques innovantes, et ce dans les limites réglementaires, techniques et administratives. «La production des médicaments génériques s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’approvisionnement des médicaments fabriqués localement, notamment les médicaments génériques qui ont le même effet thérapeutique que les médicaments originaux. Ce congrès représente une occasion pour mettre en avant l’importance de ces médicaments aussi bien pour les citoyens que pour les industriels», a-t-il affirmé. Il a ajouté que le ministère œuvre à ce que les industriels locaux puissent fournir les médicaments nécessaires aux patients, notamment ceux qui souffrent de maladies chroniques dont le traitement ne doit pas être interrompu. «La fabrication des médicaments génériques est un moyen d’assurer la disponibilité de médicaments pour les patients», a-t-il indiqué. Evoquant la décision du Président de la République Kaïs Saïed relative à la création de l’Agence nationale du médicament, Mrabet a fait savoir que les textes d’application sont en cours de préparation. «Nous allons également réduire les délais d’AMM. Cela va permettre d’attirer plus de fabricants de médicaments en Tunisie et de les inciter à produire des médicaments innovants, notamment les biosimilaires qui sont en forte demande», a-t-il précisé. Et le ministre de la Santé de conclure: «La crise du Covid a montré que nous devons compter sur nous-mêmes et que nous avons besoin d’une vision prospective pour assurer l’approvisionnement des médicaments, même en période de crise. Ces journées constituent, donc, une occasion pour mettre en avant l’importance de ces médicaments génériques aussi bien pour les industriels, pharmaciens et médecins que pour les patients».
Le taux d’utilisation des médicaments génériques en Tunisie dépasse les 70%
De son côté, Dr Nadia Fenina, directrice générale de l’Unité de promotion de promotion des investissements et des exportations dans la santé, a indiqué que le taux d’utilisation des médicaments génériques en Tunisie dépasse les 70%. Elle a affirmé que la Tunisie exporte les médicaments génériques vers plusieurs pays, notamment au Moyen-Orient, en Afrique subsaharienne et même en Europe. «Plus de 20% des médicaments fabriqués localement sont exportés», a-t-elle précisé. Elle a, en outre, indiqué que les médicaments biosimilaires connaissent aujourd’hui un essor en Tunisie même si leurs prix restent élevés. «La bonne nouvelle c’est qu’on est en train de réduire les importations de ces médicaments parce qu’on les produit localement. La Tunisie s’est mise à produire mais aussi à exporter les biosimilaires dont la valeur des exportations a atteint 300 millions de dinars», a-t-elle affirmé. Elle a ajouté que le département de la Santé travaille de concert avec tous les autres départements concernés pour améliorer ces chiffres et atteindre les 1.400 millions de dinars de valeur d’exportation de médicaments génériques et biosimilaires.
Dans son mot d’ouverture, Kamel Idir, président de l’Atmg, a souligné que la politique des médicaments génériques constitue un enjeu majeur de l’évolution des systèmes de santé. Elle permet, selon ses dires, de rationaliser les dépenses de santé et permet un accès équitable aux médicaments pour les citoyens, selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé.